Hommage à Miriam Makeba

de Mohamed Belaali

Une grande dame vient de nous quitter et avec elle une si belle voix. La chanteuse Miriam Makeba vient de décéder à l’âge de 76 ans.

Miriam Makeba est plus qu’une chanteuse. C’est une rebelle, une militante, un symbole de la lutte contre l’apartheid. Pour ce régime raciste, elle était la femme sinon à abattre du moins à éloigner de son pays. Elle passera de longues années en exil (plus de 30 ans). Mais cela ne suffisait pas. L’apartheid l’a déchue de sa nationalité sud-africaine et ses disques ont été interdits.

Miriam Makeba a profité de son exil pour dénoncer ce régime anachronique à travers le monde et d’abord aux Nations Unies : « Les Nations-Unies doivent user de leur influence pour ouvrir les portes des prisons et des camps de concentration d’Afrique du Sud où des milliers de Noirs sont actuellement prisonniers... Mon pays a été transformé en vaste prison ».

Son destin de chanteuse se confond donc avec celui, dramatique, de son pays.

L’indépendance des pays africains dans les années soixante lui donne l’occasion de revenir en Afrique pour chanter ces événements historiques. Elle a été surnommée « Mama Africa ».

Elle s’est éteinte, loin de chez elle en Italie, après avoir chanté pour soutenir l’écrivain Roberto Saviano.

Elle n’a rien renié de ses combats contre le racisme, l’injustice et l’exploitation des uns par les autres. Son combat est toujours actuel.

On a peut-être plus que jamais besoin des femmes (et des hommes) comme Miriam Makeba.

Répondre à cet article

Imprimer cet article