Ca chauffe grave chez #Info’Com-CGT !!!
![]() de Stéphane Paturey et Olivier Blandin (anciens secrétaires du syndicat) ![]() Lettre ouverte à #RomainAltmann, secrétaire général d’#Info’Com-CGT
Directement, sans contour, permets-nous de trouver ton commentaire hallucinant ! Comme à l’accoutumée, des généralités mais jamais de fond. Ce sens perpétuel du raccourci passe peut-être devant une commission exécutive (CE)… beaucoup moins lorsque des camarades apprennent les méthodes, les mensonges et les calomnies que tu couvres dans notre syndicat. Ce n’est pas digne d’une direction (...)
![]() ![]() ![]() 4ème partie : "Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression"de : Victor Serge lundi 13 avril 2009 - 20h56 - ![]() ![]() Il peut sembler utile et intéressant de nos jours de re-publier et de diffuser largement cet ouvrage écrit par Victor Serge en 1925 V. UNE MONOGRAPHIE DE LA PROVOCATION A MOSCOU (1912). Une autre pièce choisie dans les archives de la provocation va nous éclairer sur l’étendue de celle-ci. Il s’agit d’une sorte de monographie de la provocation à Moscou en 1912. C’est le rapport d’un haut fonctionnaire, M. Vissarionov, qui fut chargé cette année-là d’une tournée d’inspection à l’agence secrète de Moscou. Ce M. Vissarionov remplit sa mission du 1er au 22 avril 1912. Son rapport forme un gros cahier dactylographié. À chaque provocateur, désigné bien entendu par un sobriquet, une notice détaillée est consacrée. Il en est de très curieuses. Au 6 avril 1912, il y avait à Moscou 55 agents provocateurs officiellement en fonction. Ils se répartissaient comme suit : Socialistes-révolutionnaires, 17 ; social-démocrates, 20 ; anarchistes, 3 ; étudiants (mouvements des écoles), 11 ; institutions philanthropiques, etc., 2 ; sociétés scientifiques, 1 ; zemstvos, 1. Et « l’agence secrète de Moscou surveille également la presse, les octobristes (parti K.D., constitutionnel démocrate), les agents de Bourtzev, les Arméniens, l’extrême-droite et les jésuites ». Les collaborateurs sont généralement caractérisés par de simples notices à peu près ainsi conçues : Parti social-démocrate. Fraction bolchevik. Portnoï (le Tailleur), tourneur sur bois, intelligent. En service depuis 1910. Reçoit 100 roubles par mois. Collaborateur très bien renseigné. Sera candidat à la Douma. A participé à la conférence bolchevik de Prague. Des 5 militants envoyés en Russie par cette conférence, 3 ont été arrêtés... D’ailleurs, revenant à la conférence bolchevik de Prague, notre haut fonctionnaire de police se félicite des résultats que les agents secrets y ont obtenus. Certains ont réussi à s’introduire dans le comité central, et c’est l’un d’entre eux, c’est un mouchard, qui a été chargé par le parti du transport de littérature en Russie. « Nous tenons ainsi tout le ravitaillement de la propagande », constate notre policier. Ici une parenthèse. - Eh oui, ils tenaient à ce moment-là le ravitaillement de la propagande bolchevik. L’efficacité de cette propagande en était-elle amoindrie ? La parole imprimée de Lénine perdait-elle quoi que ce soit de sa valeur, pour avoir passé par les mains sales des mouchards ? La parole révolutionnaire a toute sa force en elle-même : elle n’a besoin que d’être 12 entendue. Peu importe qui la transmet. Le succès de l’Okhrana n’aurait été vraiment décisif que si elle avait pu empêcher le ravitaillement des organisations bolchevik de Russie en littérature de provenance étrangère. Or, elle ne pouvait le faire que dans une certaine mesure, sous peine de démasquer ses batteries. VI. DOSSIERS D’AGENTS PROVOCATEURS. Qu’est-ce qu’un agent provocateur ? Nous avons des milliers de dossiers où nous trouverons sur la personne et les actes de ces misérables une documentation abondante. Parcourons-en quelques-uns. Dossier 378. - Julie Orestovna Serova (dite Pravdivy - le Véridique - et Oulianova). À une question du ministre sur les états de service de ce collaborateur congédié (parce que « brûlé »), le directeur de la police répond en énumérant ses hauts faits. La lettre tient quatre grandes pages. Je la résume, mais en termes à peu près textuels : Julie Orestovna Serova fut employée, de septembre 1907 à 1910, à la surveillance des organisations social-démocrates. Occupant des postes relativement importants dans le parti, elle put rendre de grands services, tant à Petrograd qu’en province. Toute une série d’arrestations ont été opérées d’après ses renseignements. En septembre 1907, elle fait arrêter le député à la Douma Serge Saltykov. Fin avril 1908, elle fait arrêter quatre militants : Rykov, Noguine, « Grégoire » et « Kamenev ». Le 9 mai 1908, elle fait arrêter toute une assemblée du parti. En automne 1908, elle fait arrêter « Innocent » Doubrovsky, membre du comité central. En février 1909, elle fait saisir le matériel d’une typographie clandestine et le bureau des passeports du parti. Le 1er mars 1905, elle fait arrêter tout le comité de Pétersbourg. Elle a, en outre, contribué à l’arrestation d’une bande d’expropriateurs (mai 1907), à la saisie de stocks de littérature et notamment du transport illégal de littérature par Vilna. En 1908, elle nous a tenus au courant de toutes les réunions du comité central et indiqué la composition des comités. En 1909, elle a participé à une conférence du parti à l’étranger, sur laquelle elle nous a informés. En 1909, elle a surveillé l’activité d’Alexis Rykov. Ce sont de beaux états de service. Mais Serova a fini par être brûlée. Son mari, député à la Douma, a publié dans les journaux de la capitale qu’il ne la considérait plus comme sa femme. On a compris. Comme elle ne pouvait plus rendre de services, ses supérieurs hiérarchiques l’ont remerciée. Elle est tombée dans la misère. Le dossier est rempli de ses lettres au directeur de la Sûreté : protestations de dévouement, rappels de services rendus, demandes de secours. Je ne sais rien de plus navrant que ces lettres tracées d’une écriture nerveuse et pressée d’intellectuelle. Le « provocateur en retraite », comme elle se qualifie quelque part elle-même, semble aux abois, harcelé par la misère, dans un total désarroi moral. Il faut vivre. Serova ne sait rien faire de ses mains. Son détraquement intérieur l’empêche de trouver une solution, un travail simple et raisonnable. Le 16 août 1912, elle écrit au directeur de la police : Mes deux enfants, dont l’aînée a cinq ans, n’ont ni vêtements, ni chaussures. Je n’ai plus de mobilier. Je suis trop mal vêtue pour trouver du travail. Si vous ne m’accordez pas un secours, je serai réduite au suicide... On lui accorde 150 roubles. Le 17 septembre, autre lettre, à laquelle est jointe une lettre pour son mari, que le directeur de la police voudra bien faire poster : Vous verrez, dans la dernière lettre que j’écris à mon mari, qu’à la veille d’en finir avec la vie je me défends encore d’avoir servi la police. J’ai décidé d’en finir. Ce n’est plus ni comédie, ni recherche d’effet. Je ne me crois plus capable de recommencer à vivre... Serova ne se tue cependant pas. Quelques jours plus tard, elle dénonce un vieux monsieur qui cache des armes. Ses lettres forment à la fin tout un gros livre. En voici une qui est touchante : quelques lignes d’adieu à l’homme qui fut son mari : J’ai souvent été coupable devant toi. Et maintenant encore je ne t’ai pas écrit. Mais oublie le mal, souviens-toi de notre vie commune, de notre travail commun et pardonne-moi. Je quitte la vie. Je suis fatiguée. Je sens que trop de choses se sont brisées en moi. Je ne voudrais maudire personne ; maudits soient pourtant les « camarades » ! Où commence, dans ces lettres, la sincérité ? Où finit la duplicité ? On ne sait. On est devant une âme complexe, mauvaise, douloureuse, polluée, prostituée, mise à nu. La Sûreté n’est cependant pas insensible à ses appels. Chacune des lettres de Serova, annotée à la main du chef de service, porte ensuite la résolution du directeur : « Verser 250 roubles », « Accorder 50 roubles ». L’ancienne collaboratrice annonce la mort d’un enfant. « Vérifier », écrit le directeur. Puis elle demande qu’on lui procure une machine à écrire pour apprendre à dactylographier. La Sûreté n’a pas de machines disponibles. À la fin, ses lettres se font de plus en plus pressantes. Au nom de mes enfants, écrit-elle le 14 décembre, je vous écris avec des larmes et du sang : accordez-moi un dernier secours de 300 roubles. Il me suffira à jamais. Et on le lui accorde, à la condition qu’elle quittera Petrograd. Au total, en 1911, Serova reçoit 743 roubles en trois fois ; en 1912, 788 roubles en six fois. C’était, à cette époque, assez considérable. Après un dernier secours délivré en février 1914, Serova reçoit un petit emploi dans l’administration des chemins de fer. Elle le perd bientôt pour avoir escroqué de petites sommes à ses camarades de travail. On note dans son dossier : « Coupable de chantage. Ne mérite plus aucune confiance. » Sous le nom de Petrova, elle réussit pourtant à prendre du service dans la police des chemins de fer qui, renseignée, la congédie. En 1915, elle sollicite encore un emploi d’indicatrice. Et le 28 janvier 1917, à la veille de la révolution, cette ancienne secrétaire d’un comité révolutionnaire écrivait à « Sa Haute Noblesse M. le Directeur de la Police », lui rappelait ses bons et loyaux services et lui proposait de l’informer sur l’activité du parti social-démocrate dans lequel elle peut faire entrer son second mari... À la veille des grands événements que l’on sent venir, je souffre de ne pouvoir vous être utile...
Soupçonné par ses camarades, est arrêté, passe trois mois à la section secrète de l’Okhrana et en sort pour être envoyé à l’étranger « afin de se réhabiliter aux yeux des militants ». Je cite textuellement la conclusion d’un rapport : Veretzky donne l’impression d’un jeune homme tout à fait intelligent, cultivé, d’une grande modestie, consciencieux et honnête ; signalons à sa louange qu’il dispose de la plus grande partie de son traitement (150 roubles) en faveur de ses vieux parents. En 1915, cet excellent jeune homme se retire du service et reçoit encore douze mensualités de 75 roubles.
Car la bassesse et la misère de certaines âmes humaines sont insondables. Nous n’avons pas eu connaissance des dossiers de deux collaborateurs secrets dont les noms suivent. Ils doivent pourtant être mentionnés ici, comme des cas types : un intellectuel de grande valeur, un tribun... Stanislaw Brzozowski, écrivain polonais d’un talent apprécié, aimé des jeunes, auteur d’essais critiques sur Kant, Zola, Mikhailovsky, Avenarius, « héraut du socialisme en lequel il voyait la plus profonde synthèse de l’esprit humain et dont il voulait faire un système philosophique embrassant la nature et l’humanité » (Naprzod, 5 mai 1908), auteur d’un roman révolutionnaire, La Flamme, touchait à l’Okhrana de Varsovie, pour ses rapports sur les milieux révolutionnaires et « avancés », des appointements mensuels de 150 roubles. Le pope Gapone, l’âme, avant la révolution de 1905, de tout un mouvement ouvrier à Pétersbourg et Moscou, l’organisateur de la manifestation ouvrière de janvier 1905 ensanglantée, sous les fenêtres du Palais d’Hiver, par les feux de salves tirés sur une foule de suppliants conduite par deux prêtres portant le portrait du tsar, le pope Gapone, incarnation véritable d’un moment de la révolution russe, finit par se vendre à l’Okhrana et, convaincu de provocation, fut pendu par le socialiste-révolutionnaire Ruthenberg. ![]()
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vendredi 26 - 19h13
de : André
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vendredi 26 - 19h08
de : Hdm
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vendredi 26 - 15h36
de : joclaude
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vendredi 26 - 14h40
de : joclaude
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vendredi 26 - 11h12
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jeudi 25 - 22h31
de : Coordination Nationale des Collectifs d’AED
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mercredi 24 - 21h31
de : jean1
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mercredi 24 - 21h02
de : Pangolin Malencontreusement Offensé (PMO)
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mercredi 24 - 19h21
de : jean1
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mercredi 24 - 16h49
de : joclaude
2 commentaires
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mercredi 24 - 16h29
de : joclaude
2 commentaires
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mercredi 24 - 16h18
de : joclaude
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mardi 23 - 18h50
de : jean1
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mardi 23 - 18h03
de : Stéphane Paturey et Olivier Blandin (anciens secrétaires du syndicat)
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mardi 23 - 17h36
de : joclaude
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mardi 23 - 15h17
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mardi 23 - 10h58
de : joclaude
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mardi 23 - 10h31
de : joclaude
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mardi 23 - 00h12
de : CS de l’InSHS
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lundi 22 - 18h15
de : Roberto Ferrario
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lundi 22 - 16h42
de : joclaude
1 commentaire
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lundi 22 - 13h11
de : TGTE media France
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lundi 22 - 12h38
de : Frank
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dimanche 21 - 17h05
de : joclaude
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dimanche 21 - 15h39
de : nazairien
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dimanche 21 - 08h58
de : UJFP
2 commentaires
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samedi 20 - 15h37
de : joclaude
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vendredi 19 - 13h56
de : azard
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vendredi 19 - 13h16
de : Bharathi CCFT
2 commentaires
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vendredi 19 - 11h52
de : joclaude
1 commentaire
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jeudi 18 - 17h17
de : joclaude
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jeudi 18 - 16h28
de : joclaude
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jeudi 18 - 14h41
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jeudi 18 - 02h11
de : sôs Soutien ô Sans papiers
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mercredi 17 - 22h35
de : Jean-Yves Peillard pour Survie
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mercredi 17 - 17h59
de : joclaude
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mercredi 17 - 17h28
de : joclaude
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mercredi 17 - 17h12
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mercredi 17 - 16h09
de : Hdm
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mardi 16 - 15h51
de : Michel
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