Et l’UPM frémit

Aujourd’hui, 43 ministres de l’Environnement sont attendus à Paris pour la première réunion de l’UPM depuis les événements de Ghaza. Ils devraient définir un schéma d’aménagement méditerranéen de même qu’ils évoqueront les différents projets communs à mettre en place et notamment ceux sur l’énergie solaire et la pollution en Méditerranée.

Finalement, elle n’est pas morte cette UPM. Elle frémit après avoir subi de plein fouet les contrecoups du conflit israélo-palestinien qu’elle voulait solutionner par le magique phénomène de la dissolution. C’est-à-dire noyer la problématique dans d’autres considérations tout aussi stratégiques qu’importantes comme la question de l’environnement.

Machiavélique diront certains, louable initiative répondront d’autres puisque la finalité étant d’arriver à concrétiser la Paix. « Le document fondateur de l’UPM, signé à Paris le 13 juillet 2008, précisait que les 27 pays adhérents entendaient faire de la Méditerranée un espace de paix, de stabilité, de sécurité et de prospérité partagé. » C’est exactement le contraire qui s’est produit cinq mois et demi après la création de l’UPM. L’aviation israélienne n’a pas fait l’économie de bombes, même celles interdites par les conventions internationales, pour commettre le génocide contre les populations sans défense à Ghaza. A partir de ce moment, le projet de l’UPM n’était plus viable aux yeux des populations arabes et musulmanes. A cela il faut ajouter la crise économique qui a frappé les pays de la rive Nord : les pays membres ne peuvent dégager des financements pour les grands projets. Ainsi, l’UPM qui s’apprête à souffler sa première bougie a été mise en hibernation.

Le starter pourrait bien s’enclencher après la réunion d’aujourd’hui, surtout que le processus de paix entre l’Autorité palestinienne et Israël semble être relancé sérieusement. Cela, même si pour les Israéliens, l’Union pour la Méditerranée n’est toujours pas une priorité. Israël préfère regarder du côté de l’Iran. Il a fallu donc attendre la Paix pour faire des projets. Voilà qui nous rappelle une initiative lancée par l’ancien président américain G.W.Bush, le Grand Moyen-Orient (GMO) mais qui est tombé à l’eau. Au fait, le GMO était une sornette inventée pour donner un fondement intellectuel à une politique d’agression menée par les faucons de la Maison-Blanche.

En quoi ces deux projets sont-ils différents ? Le GMO était lancé en temps de guerre (contre l’Afghanistan et l’Irak) et l’UPM est mise au ralenti durant et après l’agression contre Ghaza. Le GMO se proposait de greffer une démocratie à l’occidentale dans les Etats arabes et musulmans en affrontant directement les régimes arabes alors que l’UPM affiche en filigrane une complicité avec les dictatures qui sévissent dans la région.

Il y a tellement de similitudes dans la composante humaine pour laquelle ces deux projets s’adressent qu’il est inconcevable que le président français, initiateur de l’UPM, fasse les mêmes erreurs que celles commises par l’ex- président américain Bush, à moins que...

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